Ça fait plusieurs semaines déjà que je me dis qu’il faut vraiment que j’écrive tout ce que je ressens
et aussi que je vous explique tous ces changements qui s’opèrent dans nos vies en ce moment.
J’avais un peu de mal à tout sortir, à tout étaler. Je n’étais pas certaine de ce que je ressentais
ni même de ce que je voulais. Mais comme toujours depuis que je blogue,
j’ai ce besoin viscérale d’écrire dès que j’ai un trop plein de sentiments.
Qu’ils soient bons ou plus douloureux, j’ai toujours ce besoin de tout « cracher »
avec des mots, de coucher ça ici et après je me sens mieux.
Hier a été un peu LA goutte qui a fait déborder le vase et mon coeur de maman
a dit stop ! Craque ! J’ai retenu mes sanglots jusqu’à la nuit et une fois couchée
je me suis effondrée, la tête enfouie dans mon oreiller pour être discrète..
En ce moment c’est un peu l’ambivalence des sentiments dans mon coeur
et j’ai besoin de tout sortir pour m’apaiser et me rassurer aussi je crois.
Hier était le dernier jour de crèche pour Sören.
Depuis un peu plus de 6 mois il y allait plusieurs fois par semaine
à raison de 3 après-midi en moyenne. Il adorait ça, il s’est beaucoup épanoui
là bas et moi j’appréciais beaucoup mes petites bulles d’air seule.
En juin, sans l’attendre, nous avons reçu une lettre de la mairie pour nous
annoncer que nous avions une place en crèche pour Sören à TEMPS PLEIN.
Autant dire, le GRAAL pour Paris et la RP. Mais vraiment !
Pour Liam, je n’en ai jamais eu et pour le mini vous avons donc du attendre plus
de 2 ans puisque je l’ai inscrit alors que j’étais enceinte.
J’ai hurlé de joie, comme si j’avais décroché le jackpot
Bien sur nous avons accepté cette place.
Alors bien sur qui dit place en crèche à temps plein, dit reprise du boulot.
Je suis en congé parental mais je suis toujours en CDI en crèche à Paris.
Mon congé est jusqu’à janvier et je ne le renouvellerais donc pas.
Je souhaite même reprendre plus tôt mais ça ce n’est pas à moi de le décider..
Dès lundi mon Sören va commencer son adaptation dans une autre crèche.
La place qu’il a eu n’étant pas dans la même que l’autre malheureusement..
ça aurait été tellement plus simple. Je n’aime pas du tout, mais alors du tout,
les fins. Hier ma gorge était nouée, j’y pensais depuis des jours. Dire aurevoir
à ces merveilleuses dames qui se sont occupées de mon bébé. Qui ont prit
mon relais et qui l’ont aidé à encore plus s’épanouir. Qui ont tout fait pour que mon fils
se sente bien à la crèche, qu’il soit intégré. Ces dames si douces et bienveillantes.
J’avais la mort dans l’âme. J’étais remplie de colère envers moi même.
Je me trouvais horrible d’arracher mon fils au lieu de vie qu’il aime tant.
Au nom de quoi ? Parce que je vais retourner travailler ? Je me suis sentie
tellement nulle. Oui, nulle. Et égoïste. Tellement. Je le prive du rythme
qui lui allait si bien, de ses copains, de ses lieux connu et apprécié.
Des liens qu’il a tissé avec les auxiliaires. Je vais aussi le priver de sa maman.
Et je vais rater plein de choses. Et je m’en veux, je me hais et je me déteste.
Et je me dis que tout ça est passé déjà si vite. Ça y’est notre parenthèse va se terminer.
Je vais chambouler mon rythme mais surtout et avant tout, le sien. Le leur tout simplement.
Il va passer 10h par jour avec des personnes inconnues. Dans un lieu inconnu.
Et moi je vais tout louper.. et pourtant j’étais si heureuse de cette place.
J’étais si heureuse qu’il puisse avoir une vraie vie en collectivité.
Une vie en dehors de moi en fait. Et a mon tour, avoir une vie en dehors d’eux.
J’ai besoin de souffler. J’ai besoin d’autres choses. En plus.
Mais lui ? A t-il besoin d’être séparé de sa maison et de sa maman toute la journée ?
A t-il besoin d’autant de moments avec les autres et, bien trop peu avec moi ?
Et pourtant ce gros changement dans nos vies annonce un projet tant espéré.
Nous voulons offrir une maison et un jardin à nos fils depuis des années.
Je ne supporte plus la vie en appartement et je n’ai qu’une idée en tête: partir.
Si je chamboule tout, c’est uniquement pour cela sinon, soyons clairs.
J’aurais prolongé mon congé jusqu’à septembre 2016. Et puis pour être complètement
honnête aussi, pour les sous. Le congé parental nous coûte très cher puisque
je divise mes revenus par 2,5 depuis 18 mois et.. bah c’est dur
Même si ces beaux projets hantent ma tête, j’ai le coeur gros.
Je ne sais pas si je fais les bons choix. Je ne sais pas si je vais m’en mordre
les doigts et m’en bouffer les lèvres. Ou si au contraire, tout le monde sera
très épanouis et que tout ira bien. Pour le moment je crève de culpabilité.
Et puis j’ai peur aussi. Parce que je ne sais pas quels conditions de travail je vais retrouver.
Et parce que mes 35h de boulot plus 2h30 de transport par jour et bien ça va me priver
horriblement de mes enfants et que j’en crève de douleur d’avance.
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